Quelles sont vos obligations en matière de facturation électronique en tant qu'indépendant?
Petit à petit, la facturation électronique va s’imposer aux indépendants en Belgique. Elle vise à établir des règles strictes pour les factures de vente (numérotation, communication immédiate aux autorités). Pour l’instant, cela ne concerne que les marchés publics, mais l’obligation va s’étendre aux factures B2B (entre indépendants ou entreprises) rapidement. Que faut-il savoir sur l’e-invoicing ? Nous avons également demandé son avis sur le sujet chez UCM.
Sommaire
De quoi parle-t-on ?
La facturation électronique, c’est simple. C’est le fait d’encoder une facture de vente dans un logiciel comptable, qu’on envoie ensuite par e-mail la plupart du temps. L’e-invoicing, tel qu’il se prépare au niveau fédéral en Belgique, va un cran plus loin. Il vise à automatiser de bout en bout le processus de facturation. Un simple PDF ou une facture imprimée ne suffiront plus, il faut une comptabilité claire et transparente, avec des formats structurés et standardisés (XML).
Pourquoi ?
Les pouvoirs publics veulent imposer la facturation électronique traçable pour une raison assez simple : la lutte contre la fraude à la facture. Et pour cause : 11 milliards d’euros de recettes TVA échappent au fisc belge chaque année.
Comment ?
En utilisant un système dit e-invoicing, le gouvernement veut obliger les entreprises à utiliser les factures électroniques entre elles. Ces factures sont alors immédiatement transmises au fisc. Pas question de supprimer une facture : chaque facture ou note de crédit devient officielle et immédiatement visible par les autorités.
Ces fichiers doivent pouvoir être reconnus et traité de manière automatique. Pour l’instant, le format le plus courant est PEPPOL.
Le format PEPPOL
Le mot signifie Pan-European Public Procurement On-Line (marchés publics paneuropéens en ligne). C’est un réseau ouvert qui permet d’envoyer et de recevoir de manière sécurisée des documents commerciaux numériques comme les factures.
L’objectif initial est de simplifier et rendre plus transparents les processus d’achat et de paiement entre le secteur public, les fournisseurs et les entreprises privées.
Astuce
Choisir son logiciel de comptabilité
Un logiciel de comptabilité automatise la gestion des factures des indépendants. Il s’agit d’une application (Windows, macOS, Linux, iPhone, Android) ou d’un service en ligne qui intègre un ou plusieurs des éléments suivants : facturation client, ventes, transactions bancaires, réconciliation des paiements, dépenses, gestion de l’inventaire, traitement des salaires, bilans et autres comptes de résultat.
Quelle solution de facturation choisir ? Notre guide gratuit complet et nos solutions (gratuites, payantes).
Ce qui est déjà en place
Depuis le 1er mai 2023, les entreprises qui répondent à des marchés publics pour des sommes supérieures à 30 mille € sont dans l’obligation d’utiliser une facture électronique. Ce n’était obligatoire qu’à partir de 431 mille euros jusqu’alors.
Pour le reste des factures sortantes, il n’y a pas encore d’obligation d’utiliser un système e-invoicing PEPPOL pour les indépendants en Belgique.
Ce qui se prépare
Les autorités préparent pour 2024 ce qu’ils appellent la facturation électronique dans les relations B2B (entre les entreprises). Avec 2 objectifs : réduire l’écart TVA (dont nous avons parlé) et la charge administrative.
E-reporting
Toutefois, la Commission Européenne exige que, dans un 2e temps, ce projet comporte une obligation supplémentaire, l’e-reporting (rapportage électronique). Cela signifie que la facture sera immédiatement transmise au fisc et ne pourra plus être modifiée ou supprimée. Toutefois, les modalités ne sont pas encore connues à ce stade et c’est un simple projet sans obligation réelle.
Et en B2C ?
Pour ce qui est des factures que vous envoyez à vos clients B2C (sans numéro d’entreprise), ce n’est pas au programme à l’heure où nous rédigeons cet article. Toutefois, nous vous rappelons, si vous êtes commerçant, à vos obligations en matière de boîte noire.
Info
L’avis UCM
L’Union des Classes Moyennes se montre attentiste : « Ces nouvelles obligations ne se traduiront pas par un bénéfice net pour la plupart des entrepreneurs. » L’organisme demande du temps, de la confiance, des moyens et des solutions abordables et claires.
UCM a établi un partenariat avec l’ITAA (Institut pour les conseillers fiscalistes et les comptables) pour mieux informer les indépendants de leurs obligations et des solutions qui existent, notamment pour celles et ceux qui sont les moins à l’aise avec la gestion digitale de leur comptabilité et de leurs obligations fiscales.